Transition au Mali :  La junte a renoncé, la CEDEAO devra desserrer l’étau

Transition au Mali :  La junte a renoncé, la CEDEAO devra desserrer l’étau

La pression et la ténacité des chefs d’Etats de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a fini par faire reculer la junte militaire au pouvoir au Mali. Hier jeudi 1er octobre 2020, après plusieurs semaines de tractations faites de rencontres entre les Forces vives maliennes et la délégation de la CEDEAO conduite Goodluck Jonathan, la junte a fini par céder. Selon la Charte publiée dans le Journal officiel et devant encadrer la Transition en gestation au Mali, les tombeurs de Ibrahim Boubacar Keïta ont finalement décidé de renoncer à ce que leur chef puisse remplacer le président dans la transition censée ramener les civils à la tête du pays.

Ainsi donc, la junte accède à une exigence primordiale de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour lever les sanctions imposées au Mali le 20 août dernier, deux jours après le putsch qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta.

Jusque-là, si la CEDEAO qui, au lendemain du coup de force avait imposé des sanctions économiques pour contraindre la junte à transmettre le pouvoir aux civils n’a pas jugé nécessaire de desserrer l’étau, c’est bien parce que la confiance était la chose la moins partagée. Aujourd’hui, c’est une autre avancée qui vient d’être enregistrée dans la mise en place d’une transition devant ouvrir la voie à des élections dans les 18 prochains mois comme précisé dans la feuille de route. Et même si aucune version finale de cette charte n’a été publiée avant, le document qui vient d’être rendu public a déjà servi à l’investiture du président, Bah N’Daw et du vice-président de transition, le colonel Assimi Goïta, qui n’est autre que le chef de la junte.

Il faut dire que c’est ce doublon créé par le poste que s’est taillé le colonel Goïta qui donnait des insomnies à l’organisation sous-régionale. Cette disposition alarmait la CEDEAO, qui craignait que la junte ne s’en serve pour refaire main basse sur une transition dans laquelle, elle joue déjà un rôle prééminent.

Elle en exigeait la suppression et réclamait la publication de la version officielle de la Charte. Désormais, c’est chose faite et la Charte tant attendue a finalement été publiée au journal officiel. «Le vice-président est chargé des questions de défense et de sécurité», dit son article 7, sans mention d’une prérogative de remplacement du président. Comme pour envoyer un signal à tous ceux qui manifestaient un scepticisme autour de ses intentions, le colonel Assimi Goïta avait effectué une visite des services du ministère de la Sécurité le 28 septembre dernier, soit deux jours avant cette décision très attendue par la CEDEAO.

Davy Richard SEKONE

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR