Transition au Mali : le chérif de Nioro, Bouyé Haïdara exige le départ de la ministre de la Femme

Transition au Mali : le chérif de Nioro, Bouyé Haïdara exige le départ de la ministre de la Femme

Nouvelle intrusion des religieux dans la sphère politique malienne. Alors que la junte est sous les feux des critiques de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), les choses sont en train de se durcir avec le Chérif de Nioro, l’un des dignitaires religieux les plus influents. L’influent chérif de Nioro réclame le départ de la ministre de la Promotion de la femme, de l’Enfant et de la Famille.

Bouyé Haïdara reproche à Bintou Founé Samaké d’avoir tenté de réintroduire l’avant-projet de loi sur le genre qui avait fait l’objet de vives contestations de la part des principaux leaders religieux du pays en 2009. Une demande de démission renouvelée lors de son sermon de la prière de vendredi dernier au cours duquel il n’a pas non plus épargné les autorités de la transition.

Cette sortie de Bouyé Haïdara intervient une semaine après l’abandon par le gouvernement de Moctar Ouane de l’avant-projet de loi sur le genre, l’âge du mariage et l’héritage de la jeune fille.

Bintou Founé Samaké s’était ainsi rendue au siège du Haut conseil islamique du Mali le 31 décembre dernier pour annoncer la nouvelle aux leaders religieux. Mais pour le chérif de Nioro, la ligne rouge avait déjà été franchie.

Pour Nana Touré, militante pour les droits des femmes, l’avant-projet de loi sur le genre est en conformité avec les principes de l’islam. Celle-ci regrette par conséquent la posture qu’adopte le chérif de Nioro. «Il nous a été rapporté que le prophète de l’islam n’a jamais violenté une de ses épouses ou ses épouses. Cela voudrait dire que le Coran ne le permet pas. Le Coran qui est la référence pour les musulmans. Un marabout n’a pas le droit de demander la démission d’un ministre en fonction. Malheureusement au Mali, l’espace public et politique sont envahis par des religieux. De mon point de vue, cela est très dangereux pour la démocratie et l’Etat de droit».

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