Tard dans la nuit du 27 septembre, le CNRD a dévoilé les grandes esquisses de la Charte de la Transition en Guinée. CNRD, organe d’Etat avec le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya comme président, un gouvernement avec un premier ministre civil, un CNT, tenant lieu d’organe législatif avec 81 membres issus des formations politiques, des forces vives, des syndicats, du patronat, de la sécurité … Quota des femmes à ce CNT : 30%, le genre tient visiblement à cœur la junte guinéenne. Naturellement, les caciques du régime déchu sont exclus de toutes ces instances.
Première leçon de ce dévoilement à dose médicale de cette Charte : aucun membre de la Transition ne pourra solliciter les suffrages des prochaines élections, à commencer par le lieutenant-colonel, Mamady Doumbouya. C’est un bon début qui indique clairement que l’ex-légionnaire ne veut pas emprunter le chemin de Robert Guéï en Côte d’Ivoire, encore moins celui de Dadis Camara. A moins de viser le shéma ATT mais ce sera alors pour dans quelques années !
La tentation de Sekoutoureya semble ne pas avoir touché Doumbouya et c’est tant mieux car tous les pouvoirs kaki qui ont voulu nettoyer les écuries de pouvoirs fossilisés jusqu’à la moelle, pour s’installer ensuite sont toujours mal sortis. C’est dur à entendre, mais les militaires c’est d’abord la défense de l’intégrité territoriale. Ils peuvent faire une incursion en politique si les civils prêtent le flanc par des coups d’Etat constitutionnels, mais juste pour mettre de l’ordre et repartir.
Mais il est une zone d’ombre dans ce mode d’emploi de la Transition ébauché par Doumbouya : sa durée. 1 an, 1 an et demi, 2 ans ? La seule précision de la Charte est la tenue des élections nationales et locales. C’est pourtant un point-clef à éclaircir rapidement. Ce n’est pas pour rien qu’on appelle un tel pouvoir Transition. Il est là pour un temps. Ni trop long, ni trop court. Généralement, grand maximum 2 années ! Pas plus, sinon on s’achemine vers un pouvoir non-transitionnel.
Si donc le CNRD veut faire œuvre de salubrité en Guinée, et si le lieutenant-colonel Doumbouya veut vraiment rendre service à son pays, lui et ses compagnons ne doivent pas essayer de demeurer sous les dorures de la République. Il convient de donner la date des élections, car c’est ça surtout la Transition. Transition = Ramener la matrice de l’Etat de droit + Elections Libres et transparentes à date raisonnable.
La REDACTION
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