Transitions au Mali et en Guinée : Des couacs se font jour : De la nécessité d’organiser fissa des élections

Transitions au Mali et en Guinée : Des couacs se font jour : De la nécessité d’organiser fissa des élections

Convenons que le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya en Guinée semble être mieux outillé, du moins si on en croit ses premiers mots, assez préparé pour la fonction suprême qu’il a pris en chassant Alpha Condé du palais de Sékoutoureya.

Acceptons qu’il a mis fin à un régime fossilisé qui avait semé la division, si ce n’était sur celle-ci qu’il régnait, et qu’en mettant un terme au 3e mandat indu du prof. Alpha, il a accompli les aspirations de nombreux Guinéens. Mais nous sommes d’avis avec Tierno Monemeno qu’il n’est point le Rawlings guinéen !

Partons aussi du postulat que le régime IBK au Mali ahanait pour gouverner, et du «Mali d’abord» l’homme de «Takokelé» était tombé lui aussi dans une sorte de patrimonialisation du pouvoir, si fait que lorsque le groupe de colonels de Kati l’a fait choir de la colline de Koulouba, comme toujours le petit peuple a applaudi des deux mains.

Mais voilà quoiqu’on dise, les miliaires semblent ne pas être faits pour être au pouvoir, même si sous nos cieux, les civils font souvent preuve d’incapacité quasi-rédhibitoire se crêpent le chignon pendant une éternité, rien que pour leur panse, oubliant les intérêts du pays, obligeant les militaires à venir arbitrer. Mais quand l’arbitre veut taper dans le ballon, et aller marquer le but, empruntons cette image à l’heure de la CAN, si l’arbitre devient joueur, tout devient brouillé.

Et c’est là que surviennent les problèmes :

En Guinée d’abord premier pataquès avec le congédiement de la Garde des sceaux et n°2 du gouvernement Mme Fatoumata Yarie Soumah, pour insubordination. En vérité, c’est le premier bout d’une face invisible de la gouvernance, issue d’un putsch militaire. Obéir ou se démettre ! Sommée de travailler avec des collaborateurs qu’on lui aurait imposés et convoquée pour une réunion le dimanche 2 janvier 2022, c’était plus que n’en pouvait cette notaire au caractère bien trempé. Elle opposera une fin de non-recevoir au secrétaire général de la présidence le colonel Amara Camara (qui l’a remplacée au pied levé) et très vite le couperet tombe.

Avant ce couac, il y a eu la problématique sur la baptisation de l’aéroport international Conakry Gbessia qui est devenu aéroport Sékou Touré, héros pour les uns, satrape pour les autres …

En réalité, rien de surprenant dans cette posture car même dans un régime civil, démocratique un ministre ne piquerait pas l’outrecuidance à contrer les décisions du chef de l’Etat a fortiori un président-militaire. Le colonel Doumbouya est dans son rôle, car c’est lui qui a nommé Dame Yari, le patron, c’est lui. Mais cette divergence entre l’ex-n°2 et le CNRD est symptomatique que les élections sont une nécessité en Guinée, et que rien ne sert de garder un flou artistique sur le calendrier électoral. Au fil du temps, il y aura encore des mésententes.

On peut mettre un «système» (dixit) le président Doumbouya, pour que la politique en Guinée se déroule sereinement, mais le rôle de la Transition revient à créer les conditions pour… et à laisser le pouvoir civil qui sera élu en être le cornac.

Au Mali, 3 jours après le dévoilement du chronogramme de la Transition long de 5 années, le CADRE, conglomérat des partis de l’ancien régime déchu et de certaines sociétés civiles disent non à  ce timing et appelle à une désobéissance civile et une non-reconnaissance de la Transition à partir du 27 février 2022.

Certes, la position du CADRE était déjà connue, car il a boycotté les Assises nationales, et si les formations d’IBK, de Moussa Mara, et de Tiébélé Dramé rechignent à apporter leur soutien à cette interminable transition, rien ne dit que le rapport de force est en leur faveur.

N’empêche, en attendant de connaître ce que sera la posture (durcissement ou accommodation) de la CEDEAO, ce tir de barrage affiché, qui pourrait faire boule de sable, est un signal fort que tout ne roule pas aussi aisément avec la junte au Mali. Et en toute objectivité faire un coup d’Etat, pour rester au pouvoir 5 ans afin de tout mettre en ordre avant de partir, c’est encore une fois au risque de se répéter un mauvais exemple, que ne cautionneraient pas des militaires démocrates tels ATT au Mali justement, le défunt Ely Ould Vall en Mauritanie ou Salou Djibo au Niger.

Par un curieux hasard, donc, dans ces 2 pays Guinée et Mali, même si encore une fois, au pays du Silly, il y a un préjugé favorable, dans ces 2 pays dirigés par des militaires, ça commence à rouspecter au sein même du pouvoir, et c’est la preuve qu’il faut organiser rapidement des élections, après avoir balayé les maisons Mali et Guinée, et regagner les casernes. Tout autre agenda reviendrait à se fourvoyer. On peut ruser avec une partie du peuple pendant un certain temps, mais on ne peut pas ruser avec tout le peuple, tout le temps.

 

La REDACTION

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