Le Burkina Faso a célébré hier mercredi 12 juin 2019 à Ouagadougou, la Journée mondiale contre le travail des enfants sur le thème : «La seule chose qu’un enfant devrait faire travailler est son imagination». Il faut lutter efficacement pour venir à bout du travail des enfants car selon le représentant du ministre en charge de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale, Jean Marie Sompougdou, cela contribue à les maintenir dans le cercle vicieux de la pauvreté et constitue un handicap pour ces adultes de demain.
Selon les données de l’Organisation internationale du travail (OIT) publiées en 2016, 152 millions d’enfants âgés de 7 à 17 ans sont astreints au travail. Et 75 millions d’entre eux effectuent des travaux considérés comme dangereux. Au Burkina Faso, l’enquête nationale sur le travail des enfants réalisée par l’INSD et le BIT en 2006, a révélé qu’au Burkina Faso 41% des enfants sont impliqués dans des activités économiques. Parmi eux, près de 36% sont exposés à des activités jugées dangereuses. Cette situation maintient les enfants dans le cercle vicieux de la pauvreté car elle les empêche d’acquérir des compétences et l’éducation nécessaires pour préparer leur avenir. Le travail des enfants est une violation des fondamentaux inscrits dans la Convention des droits de l’enfant adoptée en 1989. Ainsi, pour attirer l’attention, ainsi que des actions pour son élimination, l’OIT a institué depuis 2002, la commémoration de la Journée mondiale contre le travail des enfants le 12 juin de chaque année. Le Burkina Faso à l’instar des autres pays du monde, célèbre cette journée sur le thème : «La seule chose qu’un enfant devrait faire travailler est son imagination». A travers donc ce thème, l’OIT appelle la communauté internationale à mettre un accent particulier sur l’importance d’une éducation de qualité, une application effective de la législation, etc. La cérémonie a eu lieu à l’immeuble Baoghin en présence du directeur de cabinet du ministère de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale, Jean Marie Sompougdou.
Pour lui, la seule chose que devrait faire travailler un enfant c’est son imagination. A l’écouter, le thème retenu interpelle les acteurs pour dire que l’enfant ne doit pas travailler. Son rôle c’est d’être à l’école, de développer son imagination créatrice et de se former pour être un adulte de demain parce que selon lui, ce sont les adultes qui travaillent. Ce thème est donc une invite à se focaliser sur les moyens à mettre en œuvre pour que l’enfant puisse s’exprimer et se préparer pour être un travailleur de demain mais pas un travailleur dès son jeune âge.
Ce thème, Emelie Kougougou, âgée de 15 ans y adhère. Elle qui a travaillé dans la carrière de Pissy avant d’être recensée et placée en formation. Cette chance la dispense des moments difficiles qu’elle vivait à la carrière, aux côtés de ses parents à concasser le granite sous le soleil et la poussière. Son souhait en prenant la parole, est que tous les enfants qui sont toujours dans cette situation difficile de travail soient retirés et que la chance leur soit donnée d’être à l’école ou dans un centre de formation aux métiers. Aussi, elle sollicite que des mesures soient prises pour rendre effective la gratuité de l’éducation jusqu’à 16 ans, doter les élèves en fournitures de qualité, encourager la formation et l’apprentissage aux métiers pour ceux qui n’ont pas pu continuer leur cursus, etc. Pour mener à bien cette lutte, le gouvernement peut compter sur le soutien de ses Partenaires techniques et financiers (PTF).Tout en félicitant le gouvernement pour l’élaboration de la stratégie nationale de lutte contre les pires formes de travail des enfants, les PTF lancent un appel à tous les acteurs déjà sensibles à la protection des enfants et ses pires formes en particulier, à accentuer leurs actions de sensibilisation envers les populations, afin qu’elles adhèrent à la lutte. Que les actions de plaidoyer soient également menées en direction des leaders d’opinion pour obtenir leur engagement à accompagner les efforts du gouvernement à venir à bout du travail des enfants.
Au cours de cette journée, diverses activités sont organisées. Il s’agit entre autres d’un atelier de réflexion sur les enjeux autour de la question du travail des enfants, des jeux radiophoniques pour permettre aux enfants de développer leur imagination. Le gouvernement a adopté la stratégie nationale 2019-2023 sur la lutte contre les pires formes de travail des enfants, cette journée va être une occasion pour développer la réflexion et de sensibiliser les uns et les autres sur ce document qui n’est pas encore très connu des acteurs.
Pélagie OUEDRAOGO
COMMENTAIRES