Travailleurs de l’UNICEF tués en RCA : Le pays qui n’existait pas, orphelin de Sangaris

Travailleurs de l’UNICEF tués en RCA : Le pays qui n’existait pas, orphelin de Sangaris

C’est dur de le dire, mais il faut le reconnaître. La République centrafricaine a mal à sa sécurité et à son unité. Et le retrait de l’opération française Sangaris a apparemment aggravé les choses. Cette présence de l’Hexagone dans le pays ne lui apportait peut-être pas une stabilité générale. Mais elle empêchait au moins que certaines atrocités soient commises.

En fait partie cet assassinat, une balle dans la tête, de six travailleurs de l’éducation, dont des membres d’ONG, notamment l’UNICEF. Les Centrafricains perdaient fréquemment la vie dans cette région de l’Afrique. Mais c’est bien la première fois qu’un organe onusien est la cible de ces attaques.

Cet acte barbare et ignoble (un frein à l’éducation d’enfants affectés par l’insensée crise qui secoue le pays) est la résultante d’une situation de pourrissement dont la putréfaction semble ne plus avoir de limite ni de déodorant capable d’anéantir son pestilentiel engourdissement.

Les Forces armées centrafricaines ne sont que l’ombre d’elles-mêmes. Vues au début comme étant l’espoir du retour du bras armé de l’autorité de l’Etat, elles ont du mal à imposer leur présence sur le territoire national et à ériger des digues contre les actes de violences et d’autodestruction des frères centrafricains.

Conséquence, le territoire reste divisé, gouverné d’une part par les Sélékas et d’autre part les anti-Balaka, qui se jaugent, se menacent et s’affrontent telles des meutes de fauves qui défendent leur marquage. Avec, pris au milieu de cette avalanche d’échanges de non-mondanités, des Casques bleus et des membres d’ONG qui payent le prix fort.

Comble de tout, celui autour de la tête de qui une auréole de félicité et d’espoir s’était enroulée, manque cruellement à l’appel des attentes de son peuple. Faustin Archange Touadera n’a aucune réalité du pouvoir. Son autorité ne semble qu’être circonscrite à Bangui. Peut-être à son palais de la Renaissance seulement. Pourtant, il faudrait que son illumination d’ange déborde de ces murs et éclabousse tout le reste de la Centrafrique. Quoiqu’il faille plus d’actes sur le terrain que des vœux pieux…

En conclusion, Jean Tuquoi, notre confrère du Monde a raison de parler du pays qui n’existait pas car, l’ex-Oubangui-Chari est véritablement devenu un Etat failli. 5 Républiques et un Empire, avec un empereur ubuesque n’ont pas pu le faire sortir du non-Etat. Et les guerres ex-anti-Balaka-ex-Séléka n’arrangeront rien à cette dérive.

Ahmed BAMBARA

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