Voilà 1 an jour pour jour que Félix Tshisekedi a été investi président du Congo, après une présidentielle qui jusqu’au bout aura tenu son pari de calculs, de peaux de bananes et de suspense.
Lorsqu’il s’assoit dans le fauteuil de Kabila fils le 24 janvier 2019, chacun le devinait, il ne sera pas facile de se libérer de cette tutelle. On est enclin à le croire d’autant, que le deal FCC-CASH était clair : laisser le fils du sphinx de Limeté passer, mais garder la réalité du pouvoir.
Le clan Kabila qui pensait ainsi, avait toutes les raisons d’y croire, quand tout Congologue le sait, l’alternance voulue par le peuple, qui l’a payé de plusieurs victimes, cette alternance s’est opérée, en prenant tout le monde de cours.
Ce n’est pas Martin Fayulu qui dira le contraire, lui, qui n’a toujours pas digéré ce qu’il considère comme un hold-up électoral. Bref, un an après que peut-on retenir du pouvoir de «Fatshi» ?
D’emblée, même si affleure une sorte de président de transition, il n’est l’est pas et si dans un premier temps, notamment les longs 7 mois sans ministre, il a joué piano piano, Tshisékédi n’est pas l’homme-lige de Kabila. Même lesté de 65 titulaires de maroquins dont 23 seulement de son camp et en dépit d’un gouvernement sous contrôle Kabila, le président agit, donne des ordres et signifie que le patron, c’est lui.
Les déplacements sur le terrain sont des preuves qu’il essaie d’être près de ses compatriotes. «Il a baissé le prix de la scolarité», s’est écriée une Kinoise. Cependant de gros chantiers l’attendent, à commencer par l’amélioration du panier de la ménagère. L’immense scandale géologique et hydrique ne nourrit pas les populations. Seuls de puissants conglomérats règnent sur ces secteurs, et il faudra au président du tact, de la fermeté pour inverser la tendance.
L’autre grand dossier demeure la réconciliation. Trop de sang, trop de cadavres, trop de haines, auxquels s’est ajoutée la fièvre Ebola. Pour ce faire, il faudra mettre un terme aux différentes guerres et rebellions qui ont cours au Congo.
Tshisékédi a encore 4 ans pour convaincre. Pour le moment, il essaie d’être ni Poutine ni Medvedev, mais tout simplement Félix Tshisékédi, président élu par le peuple et pour le peuple.
Réussira-t-il à faire taire à la fin de son mandat toutes les supputations ? On l’espère et c’est tout le mal qu’on peut souhaiter à celui qui aura réussi au moins une chose : le parricide politique post-mortem.
La rédaction
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