Tshisekedi chez Sassou : On efface tout, et on recommence ?

Tshisekedi chez Sassou : On efface tout, et on recommence ?

Congo. Kenya. Angola. Le trio est important pour le nouveau président de la République démocratique du Congo (RDC). D’abord, le second et le troisième pays comptent une représentation importante de la diaspora congolaise. Ensuite, ce sont des voisins qui comptent. Il est important d’avoir leur soutien, en ces temps où justement, des soutiens, Félix Tshisekedi en manque sur le plan international.

La communauté internationale, dont ses propres voisins, lui avaient réservé un accueil plutôt froid, tendu et pas des plus agréables. Son élection a été mise en doute. La nature du «contrat» qu’il a signé avec Joseph Kabila est déclaré fumeux et pas très rassurant pour de nombreux intérêts, dont ceux des Congolais. Et s’il n’avait sans doute pas tenu bon, une déferlante de contestations allaient étouffer son autorité et sa légitimité flageolante.

La tempête n’est certes plus aussi drue, dure et féroce. Les premières bourrasques sont passées, même si l’œil du cyclone, notamment son désormais opposant Martin Fayulu, n’a pas baissé les bras et a même apostrophé le secrétaire général des Nations unies, qu’il accuse de vouloir arrondir les bords, alors qu’il devrait plutôt trancher dans le vif.

En attendant, les velléités d’éruption sont en légère baisse et c’est l’occasion d’achever le dinosaure dans l’œuf en ayant à sa cause, le soutien des pays voisins, dont le puissant angolais. A noter que ce dernier n’a pas été très enthousiaste lors de la proclamation des résultats de la présidentielle. Mais après la visite de ce 5 février 2019,  João Lourenço semble être dans de meilleures dispositions pour accompagner le nouveau venu.

C’est un torrent d’enthousiasme dans lequel est cependant tombé le fils d’Etienne Tshisekedi à Nairobi. Alors qu’un désert de soutien s’était abattu sur le président proclamé, Uhuru Kenyatta, le président kenyan, et son opposant Raila Odinga, ont été les rares à avoir envoyé des fleurs de félicitations au successeur de Joseph Kabila. Ils ont également été les seuls, à ce rang, à se rendre à Kinshasa pour son investiture. Normal donc que tapis rouge et cymbales ornent son arrivée dans ce pays, avec des promesses tout aussi enthousiastes de lui venir en aide pour stabiliser la RDC. Et si au Kenya, il était chez des voisins qui l’ont soutenu, au Congo-Brazza, il était chez un voisin où la méfiance, du moins avec son devancier Kabila était de mise. Les relations entre Sassou et Kabila étaient cordiales. Sans plus. Tshisekedi et Sassou fileront-ils le parfait amour ? On doit le souhaiter, car de part et d’autre de ce fleuve jugulaire, les peuples sont tellement imbriqués, que c’est de bon ton que la courant passe entre les dirigeants.

C’est certain, c’est revigoré que Tshisekedi reviendra dans son pays, chargé par ces différentes ondes positives et prometteuses. Et il en aura bien besoin, dans ce mandat qui s’annonce difficile et certainement plein d’embûches.

Ahmed BAMBARA

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