Kabila fils, l’ex-chef de l’Etat de la RD Congo «préparait une insurrection contre Félix Tshisekedi», c’est l’actuel président qui le dit dans un entretien accordé à la Radio Top Congo à Bruxelles.
En marge d’un séjour pour un check-up médical dans la capitale belge, le dirigeant congolais a accordé cette interview, où il a accusé nommément son prédécesseur d’avoir ourdi, un coup qui devait prendre la forme d’un soulèvement populaire. Et ce mouvement séditieux devait passer par l’Alliance du Fleuve Congo (AFC) le creuset politico-rebelle, de Corneille Nanga, ex-président de la CENI, une AFC qui a des atomes crochus avec le M23, cette rébellion soutenue à bout de bras par le Rwanda.
Pour un entretien-vérité, c’en est un, car le président Tshisekedi ne s’est pas embarrassé de fioritures pour voler dans les plumes de son ex-allié l’accusant de vouloir le renverser. En 2019, entre le fils du Mzee (sage en swahili), Kabila et Tshisekedi, c’était l’entente parfaite, et même qu’on soupçonne Kabila, de guerre lasse de ne pas pouvoir prolonger son bail au palais de la Nation, d’avoir fait une «passe à Tshisekedi». Et justement à l’époque, c’était un certain Corneille Nanga qui était président de la CENI.
On peut déplorer le fait que ce soit à l’extérieur que le président de la RDC, fasse de telles révélations gravissimes contre son devancier, mais le constat est là qu’entre les 2 hommes, le torchon brûle. Deux hypothèses se dégagent de cette charge présidentielle contre Kabila fils :
1) L’activisme de Corneille Nanga qui n’a jamais fait mystère de ses accointances avec le M23 est suspect, et il pourrait effectivement être l’homme-lige de Kabila pour de sales besognes. Mais, on se demande les motivations de Kabila fils, car fomenter une insurrection pour quelles raisons ? Prendre le pouvoir par la rue ? Difficile dans ce contexte congolais. Dégager son remplaçant ?
2) La seconde hypothèse, est que si Tshisekedi a accusé pour la énième fois le Rwanda, d’être le bras séculier du M23, alors Kabila joue-t-il la carte Kagame, par translation l’AFC ?
Voilà en tout cas un gros pavé jeté dans le jardin de Kabila, lequel ne manquera pas de répliquer, et surtout, cette sortie de Tshisekedi va encore vicier une atmosphère congolaise tenaillée par la situation sécuritaire au Nord-Kivu, et une économie qui ne se porte pas très bien avec la dollarisation aiguë actuelle.
La REDACTION
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