Vague de condamnations du putsch au Soudan : Al-Burhan tiendra-t-il  le coup ?

Vague de condamnations du putsch au Soudan : Al-Burhan tiendra-t-il  le coup ?

Avalanche de condamnations et rejet unanime de la dernière intrusion militaire dans la sphère politique soudanaise. Visiblement, le coup de force du lundi 25 octobre 2021 qui a renversé les autorités de la Transition et dont la figure de proue n’est nul autre qu’un ex-lieutenant d’Omar El Béchir, a du mal à passer au sein de la Communauté internationale.

 Le jeudi 28 octobre 2021, après plusieurs jours de discussions, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté une résolution unanime sur le Soudan après que la Russie et la Chine ont accepté de signer le texte amendé, qui définit une position commune des cinq membres du Conseil de sécurité l’ONU. Il a également dénoncé les arrestations et la dissolution des institutions transitoires du pays et demandé «un dialogue sans préconditions» pour résoudre la crise ouverte par le coup d’État. Ainsi, après sa mise sous éteignoir de la Transition, le patron de l’Armée soudanaise, Abdel Fattah Al-Burhan, a réussi à créer une vague d’indignation et de désapprobation autour de son action.

Passée l’étape des condamnations (celles de l’UA, de l’UE et de l’ONU) et celle du tour de vis économique à l’échelle internationale, la junte a été sommée de rétablir les autorités civiles de la Transition dans leur fonction.  En trois jours, Al-Burhan est de plus en plus isolé et voit sa marge de manœuvre se réduire au fur et à mesure que les jours passent.

Face à une rue déterminée à «lutter jusqu’à la dernière goutte de sang», pour contraindre cette soldatesque habituée à faire irruption dans la gestion de la chose politique à rendre gorge et à quitter la scène, que pourra Al-Burhan et ses hommes ? En effet, la contestation qui a déjà enregistré plusieurs victimes, ne faiblit pas. La vague de répression servie par la junte ne parvient pas à briser la dynamique de la contestation. Et ce samedi 30 octobre déclaré grande journée de protestation à l’échelle nationale, s’annonce déterminant pour le pays. Il est clair que les Soudanais après trois décennies passées sous la chape du dictateur El Bechir, n’entendent plus laisser leur destin aux mains d’aventuriers. La révolte du pain qui a entrainé la chute de l’ex-dictateur passerait par perte et profit et vide de sens si cela advenait. Les prochaines heures s’annoncent donc déterminantes et le moins que l’on puisse dire, c’est que les regards seront tournés vers le Soudan qui, une fois de plus vit des moments d’incertitudes. Le bras de fer entre défenseurs des valeurs de libertés et de justice et une armée déconnectée des aspirations, s’annonce certes long et éprouvant mais il vaut la peine d’être tenu car c’est l’un des combats et des luttes qui méritent bien d’être menés et le peuple soudanais le sait mieux que quiconque !

Davy Richard SEKONE

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