Victoire contestée de Deby-fils au Tchad : faut-il craindre le réveil des vieux démons ?

Qu’est-ce qui taraudait vraiment pour que l’ANGE proclame les résultats, 12 jours avant le délai légal, alors qu’elle avait affirmé, que lesdits résultats tomberaient la semaine prochaine ? En tout cas, voilà le général Mahamat Deby crédité de 61% tandis que son principal challenger de premier ministre, grappille 18%. Victoire évidemment contestée, qui a rendu depuis vendredi 10 mai, une atmosphère tchadienne passablement crisogène.

Surtout que les militaires pour fêter cette victoire, ont pavoisé sur leur Pick-up en tirant en l’air, ce qui causa selon certaines sources, une dizaine de victimes et plusieurs blessés non confirmés.

Aussitôt une chape de plomb s’est abattue sur ces évènements gravissimes, puisque le Secrétaire général du ministère de la Santé, Dassou Guidaoussou, a interdit que les directeurs des hôpitaux, et le corps médical ne communiquent surtout pas avec les médias. Indignation des OSC, ONG et des médias qui exigent une enquête. Des morts et blessés qui vont alourdir davantage un climat pesant.

Certes au Tchad, les élections sont comme des frères siamois, en tout cas, depuis 1990, date d’accession au pouvoir de Deby-père, par les armes après quoi, il s’est fait chaque fois policé politiquement par les urnes.

Certes de facto, le pouvoir au Tchad a toujours été au bout du fusil quoique les 3 décennies de règne du chef des «Warriors» au Sahel, a un peu fait oublier cet aspect.

Hélas, le présidentielle du 6 mai 2024 vient comme une grosse piqure de rappel pour signifier qu’à l’image de la garde rouge devant le palais présidentiel, tout change pour que rien ne change ! Le général «Kaka » a pris sa chose, qui ne l’a d’ailleurs jamais quitté depuis la disparition de son père. Tout le pays est actuellement quadrillé par les militaires, qui s’en donnent à cœur joie, en tirant en l’air, ce qui aurait d’ailleurs fait une dizaine de victimes et plusieurs blessés. Que fera Deby-fils de cette victoire contestée ? Quel avenir pour Succès Masra lui qui a déposé un recours devant le Conseil constitutionnnel. Qu’espere-t-il ? Rester à la primature ou partir ? Quelle sera la réaction des groupes politico-armés ? Faut-il craindre le réveil des vieux démons ?