Vide juridique en Côte d’Ivoire : Ouattara contraint d’entendre les suppliques de son camp

Vide juridique en Côte d’Ivoire : Ouattara contraint d’entendre les suppliques de son camp

 C’est une situation inédite qui a cours au sommet de l’Etat ivoirien. Chef du gouvernement décédé, démission du vice-président, président du Sénat évacué en Allemagne pour des soins, départ du chef du parlement en hexagone pour raison  de santé, c’est donc toute la crème de la gouvernance de la Côte d’Ivoire qui est frappée de paralysie entraînant un vide juridique sans précédent dans ce pays à trois mois de la présidentielle d’octobre prochain.

Désormais seul dans son monde, le président Alassane Ouattara après la mort de son dauphin désigné et qui il y a peu dégageait une sérénité a désormais à craindre face à ce vide qui se crée autour de lui.  Entre février 2019, date de la démission de son «fils» Guillaume Soro, entré en dissidence et ce 20 juillet 2020 où il a vu Ahmadou Soumahoro se faire évacuer pour des soins en France, le président Ouattara a vu plusieurs de ses collaborateurs et véritables bonzes de son régime claquer la porte du RHDP ou mis à l’écart pour «jeu trouble». 

Et comme si cela ne suffisait pas, la mort brutale de son premier ministre et porte étendard du RHDP est venue rebattre les cartes et chambouler tout le plan ficelé depuis l’annonce de son retrait et sa décision de passer le témoin à une «nouvelle génération».

Pour l’heure, le successeur du défunt n’a toujours pas été désigné. Du reste, plusieurs sources indiquent que ces derniers jours, le président, qui a l’intention de le remplacer comme candidat du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) et de briguer un troisième mandat, multiplie les entretiens au palais et à sa résidence de la Riviera-Golf. Désormais donc, il n’est pas exclu que Ouattara lui-même se voit contraint d’endosser le maillot  du champion du RHDP pour repartir à l’assaut de l’électorat ivoirien comme le souhaitent plusieurs de ses ouailles. D’ores et déjà, les députés de son camp ont lâché le morceau en appelant ouvertement à sa candidature pour cette présidentielle.

Il se susurre que l’attelage qui se dessinerait pour remplacer ce beau monde et assurer la continuité de l’Etat serait donc la confirmation de Hamed Bakayoko, ministre d’État en charge de la Défense, et premier ministre intérimaire pendant les deux mois de convalescence de Gon Coulibaly à Paris, à ce poste et la nomination de Patrick Achi, le secrétaire général de la présidence, à la vice-présidence. Notons que l’ex-ministre des Affaires étrangères Marcel Amon Tanoh a officialisé sa candidature à ce rendez-vous électoral. A coup sûr, cette présidentielle aura un goût pimenté au regard de la carrure des acteurs en présence.

 La rédaction

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