C’est une délégation assez représentative des nouveaux maîtres du Niger qui est arrivée à Bamako ce mercredi 2 août 2023, dans le cadre d’une visite de travail. Il s’agit de celle conduite par le général Salifou Mody, ancien chef d’Etat-major des Armées et n°2 du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) et reçue par les autorités maliennes. Au sortir de son audience avec le président malien le colonel Assimi Goïta, le général Mody a confié qu’il était porteur d’un message du nouveau président du Niger, le général Abdourahamane Tchiani. Il a exprimé dans le même temps la reconnaissance du CNSP aux autorités maliennes pour leur soutien et leur accompagnent depuis la prise du pouvoir.
Selon lui, cette rencontre s’inscrit également dans un contexte régional complexe, nécessitant un niveau important de «consultation politique pour la stabilité et la préservation des intérêts de nos populations». Il a été également question, «pour nous, d’explorer les voies et moyens pour renforcer notre coopération sécuritaire, au moment où certains pays envisagent d’intervenir militairement dans notre pays», a laissé entendre le général Mody Salifou.
Rappelons que cette visite intervient alors que le nouveau pouvoir au Niger fait face aux pressions d’une partie de la communauté internationale et à la menace d’un éventuel recours à la force de la part de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) si elle ne rétablit pas le président renversé Mohamed Bazoum dans ses fonctions d’ici à dimanche. Les chefs d’état-major des pays membres de la Cédéao se réunissent de mercredi à vendredi au Nigeria. Une délégation de la Cédéao, conduite par les Nigérians le sultan de Sokoto et le général Abdulsalami Abubakar, est par ailleurs attendue mercredi au Niger. Les juntes qui se sont également emparées du pouvoir par la force au Mali et au Burkina Faso en 2020 et 2022 ont prévenu lundi dans un communiqué conjoint qu’elles considéreraient une intervention militaire au Niger comme une «déclaration de guerre» contre leur propre pays. Selon plusieurs sources, après l’étape de Bamako, cette délégation nigérienne pourrait se rendre à Ouagadougou pour des échanges avec les autorités burkinabè. Chassés-croisés dans la sous région au sujet du Niger, la CEDEAO brandit la carotte et le bâton, le triumvirat Niger-Mali-Burkina Faso se prépare aussi.
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