Visite du gouvernement à Sankar-Yaaré cramé, le jour d’après : La reconstruction du marché fait déjà monter la tension

Visite du gouvernement à Sankar-Yaaré cramé, le jour d’après : La reconstruction du marché fait déjà monter la tension

24 heures après l’incendie qui a ravagé près de 70% des boutiques du marché de Sankar-Yaaré, une délégation du gouvernement conduite par le ministre en charge du Commerce, Serge Poda s’est rendue le lundi 30 janvier 2023 sur le lieu du sinistre. La délégation est allée apporter le soutien du gouvernement aux commerçants. Si cette démarche a été saluée par les sinistrés, ils regrettent cependant le fait que l’exécutif n’ait pas fait de propositions concrètes pour ce qui est de la réouverture du marché. Ne faisant pas confiance aux autorités quant à la reconstruction du marché dans un bref délai, les commerçants ont souhaité avoir l’autorisation de reconstruire leurs boutiques par leurs propres moyens afin de relancer très rapidement les activités.

 

En compagnie du porte-parole du gouvernement, Jean Emmanuel Ouédraogo, de la ministre de la Solidarité et de l’Action humanitaire, Nady Somé/Diallo, le ministre en charge du Commerce, Serge Poda est reparti au marché Sankar-Yaaré, qui a été le théâtre d’un incendie dans la journée du 29 janvier. Cette visite selon ses propos, vise à apporter le soutien du gouvernement aux sinistrés. Après un bref échange avec les représentants des commerçants, les visiteurs ont fait le tour des boutiques parties en fumée, afin de constater le travail qui est fait sur le terrain par la police scientifique. Des échanges avec les responsables de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF), notamment avec le président Mahamadi Savadogo, il ressort que 70% des boutiques ont été consumées par les flammes. Il s’agit d’un évènement malheureux, a soutenu le ministre.

En attente des conclusions de l’enquête de la police scientifique, il a appelé les commerçants à garder le moral haut. Il a invité l’ensemble des acteurs de Sankar-Yaaré et des autres marchés et yaar, à œuvrer afin qu’ensemble, l’on arrive à éviter des situations comme celle vécue le 29 janvier.

Pour le ministre, ce sont les conclusions de l’enquête qui orienteront le gouvernement dans sa prise de décisions, afin d’éviter qu’une telle catastrophe ne se reproduise à l’avenir. C’est sur ces mots d’encouragement et de sensibilisation, que la délégation gouvernementale a pris congé des commerçants.

Une visite sous forte tension

Si les acteurs ont apprécié et même salué la démarche des autorités burkinabè, ils sont cependant restés sur leur soif.  Il faut rappeler que le marché est fermé, les entrées scellées par la police scientifique pour non seulement les besoins de l’enquête, mais aussi pour la sécurisation des lieux. Les blocs consumés par le feu sont également restés fermés au public, et sous la surveillance des forces de sécurité. Personne ne peut entrer.

L’inquiétude aujourd’hui des locataires, c’est de savoir quand est-ce qu’il sera ouvert pour leur permettre de reprendre leurs activités. Serge Poda et ses collègues n’ont pas évoqué la problématique. Cela n’a pas été du goût des commerçants. S’ils reconnaissent qu’ils ont une part de responsabilité dans l’incident qui est survenu, pour n’avoir pas dénoncé leurs collègues qui s’adonnent au stockage et à la commercialisation des explosifs artisanaux destinés aux sites d’orpaillage, fermer le marché sur une longue durée va créer d’autres problèmes, soutiennent-ils. Des dires donc d’Emmanuel Sawadogo, ils ont tous en mémoire l’incendie qui a ravagé le grand marché Rood-Woko en 2003, où il a fallu sept années avant de le reconstruire et le mettre en service. Craignant que le gouvernement ne pourra pas leur donner une garantie quant à la réhabilitation de Sankar-Yaaré dans un bref délai, ce dernier confie que tôt ce matin, avec tous ceux qui sont concernés par l’évènement malheureux, ils se sont concertés. Le but selon ses dires, est de voir quelle démarche entreprendre pour reprendre les activités très rapidement. La décision prise à l’unanimité est de permettre à chacun de reconstruire sa boutique, a indiqué le commerçant. D’après lui, aucun commerçant de Sankar-Yaaré n’a envie de vivre la même situation qu’ont vécue ceux du grand marché. «Si nous devons rester à la maison et ne rien faire, ça va être vraiment compliqué, nous n’allons pas nous en sortir». C’est dans cette optique, qu’ils ont appelé les plus hautes autorités du pays à avoir une oreille attentive à leurs propositions.

Edoé MENSAH-DOMKPIN

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