La voix de Mgr Monsengwo en RDC : Comme Orphée en enfer… contre Kabila

La voix de Mgr Monsengwo en RDC : Comme Orphée en enfer… contre Kabila

Il avait toujours le verbe acéré, même sous le règne du roi Léopard, Mobutu Sese Seko, et ce n’est pas celui qui aurait pu être son fils Kabila Jr, s’il n’avait pas embrasser la prêtrise qui lui fera changer.

Lui, c’est Laurent Monsengwo Pasinya, l’archevêque de Kinshasa, qui avait dans les années 90, dirigé d’une main de maître, la conférence nationale souveraine, laquelle grand-messe congolaise, avait au-delà de son caractère de catharsis, passablement dépouillé Mobutu de ses prérogatives. On se rappelle ses petites phrases, qui irritaient Mobutu, et c’est véritablement avec lui, que l’Eglise, a fait irruption dans l’arène politique via ces brainstorming  partout en Afrique, pour faire souffler le vent du discours de la Baule sur des régime fossilisés, en quête de bouée de suavetage. Souvent par des happenings end, quelquefois par des résultats mitigés, les princes de l’Eglise ont constitué des personnalités morales, sur lesquelles se sont adossés les Etats, pour ne pas sombrer dans le chaos.

En RD Congo, l’Eglise a toujours été à la pointe, lorsque les autorités franchissent une certaine ligne rouge. En ce 31 décembre 2017, les séides de Kabila Junior ont franchi ce Rubicon, où les brebis chrétiennes se sont rassemblées pour dire ‘’non’’ à la dérive monarchique du petit Kabila, lesquels fidèles ont tout simplement été gazés, matraqués, et interpellés. 12 chérubins de Sacristie ont été arrêtés. Quant à la comptabilité macabre, la polémique n’enlèvera rien aux deuils des familles meurtrières par les balles assassines. D’ou comme Orphée en Enfer, la voix de Stentor du comité laïc de coordination de l’église catholique qui a retenti à la paroisse Sainte Famille de Ndjuli, avec cette exergue qui sonne comme un avertissement pour Kabila : «Le Congo notre beau pays va mal». Plus une  déclaration qui a valeur de réquisitoire et d’ultimatum !

  • Réquisitoire, car tous ces chrétiens ont égrené toutes les laideurs du régime, notamment les atteintes aux droits de l’homme, les embastillements d’opposants politiques, les exils…
  • Ultimatum, car ils intiment au jeune Kabila une déclaration publique de sa part pour faire le deuil d’une candidature pour les élections du 23 décembre 2018.

Et voilà que pour couronner le tout, le célèbre prêtât de Kinshasa monte personnellement au créneau, pour non seulement affirmer au nom de l’humanisme chrétien, que c’est bien la CENCO qui a invité ses ouailles à sortir pour manifester, et qu’il n’y a pas de doute la dessus mais également, il a condamné «la barbarie, les violences, violations, atteintes à la liberté de culte». C’est un sermon et une action (les chrétiens dans la rue) dont Kabila devrait tenir compte lui qui a toujours passé outre toutes les mises en garde, les objurgations et autres conseils d’où qu’ils viennent. Certes, ce n’est pas la première fois que cette même CNECO, qui, pourtant a participé à l’accouchement par césarienne de l’Accord de la Saint-Sylvestre, ce n’est donc pas une première de la part de la CENCO de dire au Raspoutine kinois ‘’attention’’, mais pour ce coup-ci, Kabila, même derrière son impavidité et son silence sépulcral, sait que quelque chose se passe :

L’Eglise est-elle en train de réussir là où les politiques peinent à faire bouger les lignes ? Trop tôt pour répondre de façon tranchée, mais la sortie de la figure totémique de l’Eglise congolaise, Mgr Monsengwo, et cette marche des chrétiens malgré l’oukase interdisant toute manifestation, pourrait s’avérer le début du chant du cygne pour le mutique dictateur congolais. Car même jeune, il a des réminiscences, d’une pareille marche des chrétiens en 1992 que les sicaires mobutuesques avaient mâté dans le sang. Des tueries qui avaient été l’élément déclencheur de la chute de président à la toque de Léopard, avec les estocades de Laurent-Désiré Kabila, suivis du Waterloo de Kisangani, la fébrile fuite de Gbadolité, et les infamants exil et décès du vieux satrape au Maroc. Kabila Junior a donc du souci à se faire, l’Eglise privilégie habituellement le pouvoir temporel, celui de Dieu, mais lorsqu’elle juge que l’arme du pouvoir temporel est appropriée, ici la pression, elle n’hésite pas.

Sam Chris

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