Volker Türk, patron onusien des droits de l’homme au Burkina Faso   : «6,3 millions de personnes dans des besoins d’assistance humanitaire»

Volker Türk, patron onusien des droits de l’homme au Burkina Faso  : «6,3 millions de personnes dans des besoins d’assistance humanitaire»

Le chef du département des droits de l’Homme des Nations unies, Volker Türk en séjour au Burkina Faso a animé une conférence de presse sur la situation des droits de l’Homme dans notre pays. Cette conférence qui s’est tenue ce jeudi 21 mars 2024 à Ouagadougou, fait suite à sa rencontre avec le chef de l’État, le Capitaine Ibrahim Traoré.

 

Le Burkina Faso est confronté à une crise sécuritaire depuis plus de huit (8) ans et cette situation engendre un certain nombre de défis à multiple facettes en matière des droits Humains auxquels est confronté le peuple burkinabè. Et cela n’est pas passé inaperçu pour le Haut-commissaire des droits de l’Homme pour les Nations Unies, qui, après une rencontre avec les autorités du pays, est revenu sur la situation des droits humains au cours d’une conférence de presse. «Je suis venu ici pour exprimer ma solidarité avec le peuple burkinabè en ces temps difficiles et m’engager au plus haut niveau sur la situation des droits humains», a laissé entendre d’emblée le chef du département des droits de l’Homme des Nations Unies, Volker Türk, qui a fait savoir que plus 6,3 millions de personnes sur une population de 20 millions sont dans les besoins d’assistance humanitaire dont 2,3 millions de personnes en insécurité alimentaire, plus de 2 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays ainsi que 800 milles enfants non scolarisés. «Pourtant, cette question a disparu de l’agenda international et les ressources mises à disposition sont totalement insignifiantes pour répondre à l’ampleur des besoins des populations», déplore Volker Türk. La situation sécuritaire «alarmante» sur une grande partie du pays, terrorisée par les groupes armés occasionne des cas de violations et abus des droits humains et du droit humanitaire, estime-t-il avant d’indiquer qu’en 2023, son bureau a documenté 1 335 violations et abus des droits humains et du droit humanitaire avec au moins 3 800 victimes civiles et cela est causé en grande majorité par «les groupes armés terroristes». «Une telle violence gratuite doit cesser et les auteurs doivent répondre de leurs actes», lance-t-il. Sur des allégations des cas de violences commises par les Forces de défense et sécurité (FDS) ainsi que les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) dans le cadre de leurs missions de reconquête du territoire national, le Haut-commissaire aux droits Humains dit être rassuré par les déclarations selon lesquelles des mesures sont prises pour veiller à ce que leur comportement soit complètement conforme au droit international humanitaire et aux droits de l’Homme, d’autant plus que «cela est essentiel pour instaurer un climat de droit et d’ordre pour bâtir la confiance entre les civiles et les autorités et pour éviter l’impunité». Il appelle de ses vœux, à une garantie de la participation significative et inclusive y compris des femmes, des jeunes et de toutes les communautés, même les plus marginalisés, dans le contexte de la Transition au Burkina Faso. Sans occulter la création d’un environnement favorable aux acteurs de la société civile, d’écouter les points de vue divergents afin que chacun puisse exercer ses droits humains, sans crainte de représailles, a-t-il renchéri. Tout en exprimant l’accompagnement de son bureau dans les prochaines étapes de la Transition ancrée dans les droits humains, le Haut-commissaire aux droits Humains a lancé un appel à la communauté internationale à ne pas perdre de vue, la grave situation à laquelle est confrontée la population ici (au Burkina Faso, ndlr).

 

AS

 

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