Dans le cadre de la campagne de vulgarisation du régime d’assurance maladie universelle, le Ministère de la fonction publique, du travail et de la protection sociale a entrepris une tournée dans les régions des Hauts-Bassins (Bobo-Dioulasso) et de la Boucle du Mouhoun (Dédougou) les 19 et 20 avril 2018. C’était en présence du ministre en charge de la fonction publique, Séni Mahamadou Ouédraogo.
Le président du Faso à l’ occasion de son message à la nation du 31 décembre 2017, a fait de l’année 2018, celle de l’opérationnalisation du Régime d’assurance maladie universelle (RAMU). De ce fait, il a été adopté en conseil des ministres le 24 janvier 2018, le calendrier d’opérationnalisation du RAMU, ainsi que l’adoption le 1er mars, du décret portant création de la Caisse nationale d’assurance maladie universelle (CNRAMU). L’adoption du calendrier, ainsi que la création de la CNRAMU marquent donc le point de départ de la mise en application de la stratégie de communication sur le RAMU. Une stratégie qui inclut des échanges directs entre gouvernement, personnes de ressources, groupes de pression, société civile etc. pouvant être des relais efficaces pour la mise en œuvre du RAMU, au niveau régional. C’est dans cette optique donc, que le Ministère de la fonction publique, du travail et de la protection sociale (MFPTPS) a initié une tournée de vulgarisation dans les quatre régions de démarrage en 2018, que sont : les régions du Nord, du Centre, des Hauts-Bassins et de la Boucle du Mouhoun. Pour la première étape, la tournée s’est déroulée le 19 avril à Bobo-Dioulasso, dans la région des Hauts-Bassins et le 20 avril 2018, à Dédougou, dans la région de la Boucle du Mouhoun, en partenariat avec le Ministère de la santé et celui de l’administration territoriale. Présidées par le ministre en charge de la fonction publique, Séni Mahamadou Ouédraogo, ces tournées visent à présenter et expliquer les principes d’opérationnalisation du RAMU, notamment la progressivité des cibles de couverture et celles du panier de soins, les engagements de l’Etat, la nécessité d’une participation financière collective au financement du régime, les principes de calculs des cotisations. Elles visent également à impliquer et provoquer l’adhésion des autorités, recueillir les préoccupations et attentes des populations. Et pour atteindre ces objectifs, des communications ont été initiées. La première communication a été assurée par le secrétaire technique de l’assurance maladie universelle, Yves Kinda. Sa communication a porté sur la présentation du régime d’assurance maladie universelle et la délégation de gestion. La seconde communication a porté sur la gratuité des soins de santé au profit des femmes et des enfants de moins de cinq ans et a été présentée par le Dr Pierre Yaméogo. Mais avant que ne débutent les échanges, les maires des deux communes ont souhaité la bienvenue aux invités avant de dire toute leur satisfaction au ministre, d’avoir choisi leur commune pour débuter cette campagne.
A Bobo-Dioulasso, tout comme à Dédougou, le ministre Séni Ouédraogo a remercié les autorités des deux régions de leur pleine implication. Par la suite, il a indiqué que le choix de la Boucle du Mouhoun est justifié par l’expérience qu’elle a dans la gestion des risques de santé. «Au Burkina Faso, on a un peu plus de 80 mutuelles de santé, c’est-à-dire des associations qui se mettent ensemble, à travers de petites cotisations pour gérer leurs problèmes de santé avec un ticket modérateur qui est donné à chaque mutualiste», a-t-il dit. Il poursuit que la région de la Boucle du Mouhoun se singularise pour le développement de cette gestion collective du risque de santé, car il y a plus de 27 mutuelles de santé. «Comme il y a déjà une expérience qui produit de bons résultats, il était normal que la région de la Boucle du Mouhoun soit parmi les régions-pilotes d’opérationnalisation de l’assurance maladie», a laissé entendre le ministre. Une manière selon lui, de rendre hommage à ces populations qui ont très vite compris la nécessité de trouver un mécanisme de gestion anticipée des risques de santé. «C’est un hommage, mais c’est aussi une occasion de leur dire que le gouvernement les invite à consolider ce qui existe, à l’approfondir, à travers l’adhésion aux mécanismes d’assurance maladie universelle», a-t-il fait savoir. Déjà à mi-parcours de cette tournée, le ministre Séni Ouédraogo s’est dit satisfait de voir que les Burkinabè sont prédisposés à recevoir l’assurance maladie universelle. A son tour, le gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun, Edgard Sou, a avoué que comme il y a un ancrage qui est là, ils feront donc en sorte que l’ensemble des acteurs qui a été convié puisse diagnostiquer et apporter sa contribution à améliorer le système qui est déjà existant dans leur région.
Les participants adhèrent à la campagne de vulgarisation du RAMU
A Bobo-Dioulasso, tout comme à Dédougou, les échanges ont connu une forte participation des acteurs. Robert Pitibali, participant, a apprécié cette rencontre d’échange. Il pense qu’il faut militer à ce que les pauvres comme les riches puissent avoir accès à la santé, de façon équitable. Il a invité les ministres, les députés, les grands commerçants, à faire parler leur cœur en faveur des couches vulnérables, car explique-il, «il y a des pauvres qui n’ont même pas le minimum pour y adhérer». A son avis, c’est tous mobilisés qu’ils atteindront ensemble l’objectif visé par le gouvernement. Et la responsable provinciale des femmes du MPP, Alimata Sangaré/Galvoné, d’ajouter que l’assurance maladie universelle va permettre aux couches vulnérables d’avoir la santé car aujourd’hui, pour être en bonne santé, il faut vraiment avoir les moyens. A l’en croire, la mise en place effective de ce système va soulager la population burkinabè, quelle que soit la couche sociale.
Pélagie OUEDRAOGO
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