Barkhane part, Wagner arrive ! Ce serait trop clicheton que de réduire ce chassé-croisé économico-sécuritaire qui se déroule au Mali, quoique grosso modo, ça y ressemble.
L’info donnée par Reuters selon laquelle, le pouvoir de Transition serait sur le point de signer un deal avec Wagner, cette société privée russe de séucrocrates fait immédiatement penser à une sorte de jeu de remplissage de vide, celui laissé par Barkhane.
Des centaines, voire un millier de mercenaires de Wagner pourraient donc débarquer sur le sable malien, l’arme en bandoulière et le doigt sur la gâchette pour sécuriser la pays, à commencer par des hauts dirigeants, mais aussi à former les FAMA. (Ce que faisait aussi Barkhane). Et c’est ce que fait Wagner en Centrafrique. Le mimétisme et le jeu de rôle sont tellement semblables, qu’on se demande si la Russafrique veut remplacer la Françafrique ou ce qui en tient lieu.
Pour tous ses services, Wagner sera rétribué, selon toujours Reuters, à hauteur de 6 milliards de F CFA (soit 9,15 millions d’Euros/mois). Ça fait une somme faramineuse, mais la sécurité n’ayant pas de prix… Après la Libye et la Centrafrique, les Popov lorgnent donc le Sahel via le Mali. Et si selon toujours la même source, Emmanuel Macron s’en est ouvert sur la question à son homologue russe Vladimir Poutine, c’est que la chose semble plausible. Paris craint que l’arrivée des Russes, n’accélère la déflagration d’un Sahel déjà gagné par le syndrome des partitions de fait.
Au-delà du langage diplomatique, il s’agit bien d’une bataille entre 2 puissances, à savoir la France et la Russie. L’hexagone est au Mali et au Sahel de façon officielle, Wagner de façon «officieuse», mais avec la bienveillance du kremlin, car on imagine mal cette société se risquer en Libye et en RCA, sans l’imprimatur du tsar de la Russie : Vladimir Poutine !
Si toutes ces informations sont avérées, cela signifie donc, qu’il faut aussi prêter foi aux miasmes russes qui auraient entouré le coup d’Etat du 18 août 2020. Mais Wagner au Mali, au-delà des accusations de prédations, de non-respect des droits de l’homme, c’est aussi une estocade à la France dans son précarré, après celui de la RCA, d’où après le départ de Sangaris, on a vu les barbouzes russes installer leurs pénates. La question que doivent se poser les Sahéliens, est de savoir qu’est-ce qu’ils gagneront avec les Russes, car il faudra cesser d’être de moins en moins naïf. Si le Sahel en se tournant vers la mer noire, peut éradiquer le terrorisme, rien que pour ça, alors le Sahel doit être preneur avec les Russes, mais si la Russafrique devait être un pâle avatar de la Françafrique… alors ce sera kif-kif bourricot !
La REDACTION
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