En fin de mission au Pays des hommes intègres en qualité d’ambassadeur de France, Xavier Lapeyre de Cabanes était l’invité de l’émission hebdomadaire de la radio Oméga. Au menu de cette entrevue, les relations entre les deux pays, la lutte contre le terrorisme à travers la présence de l’armée française au Sahel, et les récents développements de l’actualité nationale. Comme on l’aura constaté c’est un diplomate qui en avait gros sur le cœur qui s’est prêté aux questions de nos confrères. Morceaux choisis :
Sur les propos du ministre de la Défense Cheriff Sy, le diplomate français estime qu’il s’agit tout simplement de déclarations tronquées. «Les propos du ministre burkinabè de la Défense ont été plus ou moins volés et il commence à rendre hommage à l’opération Serval qui a été très utile, chose que les gens ont peu relevée. Ensuite, son action dément les propos qui lui sont prêtés. Depuis qu’il est ministre d’Etat, notre coopération s’est même développée. Donc je pense que ses propos ont été défigurés. Nous ne pouvons pas intervenir sur le sol burkinabè sans l’accord des autorités du Burkina. Nous intervenons dans la formation des soldats d’élites burkinabè, dans l’équipement de bataillons burkinabè, dans des opérations militaires conjointes ou unilatérales, la coopération policière…», a indiqué Xavier Lapeyre.
Les accusations «sans fondement» faites à la France au Sahel, ne sont du goût de l’ambassadeur. Selon lui, les autorités devraient changer de fusil d’épaule. «Il faudra que les leaders politiques dans votre pays et le Mali arrêtent de raconter n’importe quoi sur mon pays. Tout ça est absolument ridicule et un peu frustrant. Personne ne peut savoir ce qui va arriver, si barkhane s’en va. Nous ne sommes pas des devins», a-t-il déclaré.
Dans la même veine, il ajoute ceci : «Quand on voit les manifestations au Niger ou au Mali, on a l’impression que nous sommes là pour coloniser. Il y a une confusion entre le passé et les réalités d’aujourd’hui. Nous n’avons pas d’intérêts économiques. Aucune entreprise française par exemple n‘est capable d’extraire de l’or. Nos intérêts sont juste politiques. Nous recherchons la stabilité».
En ce qui concerne la demande d’extradition de François Compaoré introduite par la justice burkinabè, Lapeyre de Cabanes explique que le processus pourrait se prolonger. «Je ne sais pas où on en est avec le décret d’extradition de François Compaoré mais une fois qu’il sera signé par le Premier ministre, il sera certainement attaqué par François Compaoré et ses avocats devant le Conseil d’Etat. S’il est déclaré légal, François Compaoré ira sans doute devant la cour européenne des droits de l’homme», a-t-il mentionné.
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