XVIIe sommet de l’OIF en Arménie : Les travaux d’hercule  de Mushikiwabo

XVIIe sommet de l’OIF en Arménie : Les travaux d’hercule  de Mushikiwabo

Hier jeudi, Michaëlle Jean a réglé  son compte. Et a définitivement scellé son sort, si besoin en était encore. Aujourd’hui, aux environs de midi, à moins d’un tsunami à Erevan, où se tient le 17e sommet de la Francophonie, la Rwandaise Louise Mushikiwabo devrait être portée à la tête du secrétariat général de l’Organisation internationale de la Francophonie. N’en déplaise aux flèches particulièrement acerbes et nullement avenantes que la sortante a décochées à la tribune, ce 11 octobre 2018. Et l’un de ces missiles étaient si corrosifs qu’il est difficile de ne pas le reprendre ici : «Disons-nous bien que l’immobilisme, l’atermoiement, et les compromis sont déjà une forme de régression. Car une organisation qui ruse avec les valeurs et les principes est déjà une organisation moribonde».

C’est donc dit ! La Haïtienne n’a pas digéré et ne digèrera pas les compromis entre Etats, entre chefs d’Etat qui l’ont évincée d’un second mandat à la tête de l’OIF. Les conciliabules entre la France et le Canada (dernier soutien de Jean qui a fini par la lâcher) sont restés en travers de la gorge de la secrétaire sortante, sans compter le peu de pensées positives qui fourmillent dans sa tête à l’idée de savoir la nationalité de celle qui va la remplacer. Le Rwanda que nombreux brocardent comme un pays sans vertu démocratique et que Jean considère une offense de le voir être aux commandes de la Francophonie.

C’est donc dire que la tâche qui attend la ministre rwandaise des affaires étrangères est pour le moins immense. Montrer que son pays n’est pas l’ogre des droits tel qu’on le dépeint. Cela en défendant justement les valeurs si chères à la Francophonie que sont en premier lieu la démocratie, la liberté d’expression et de presse et le respect des droits de l’homme. Autrement dit, jouer le rôle du lion qui affirme qu’il peut défendre une antilope alors que c’est son plat préféré !

En attendant, on peut tirer des idées positives de toute cette affaire. D’abord, l’Afrique sort bien souriante de cette histoire. C’est bien une Africaine qui est aux commandes de la Francophonie. Ce qui emporte une autre bonne nouvelle. C’est que les pays africains membres de l’organisation ont pu parler de la même voix, même s’il faut reconnaître que le fait que Paris ait pris fait et cause pour la Rwandaise a certainement eu son pesant dans la balance. Qu’à cela ne tienne, le drapeau afraicain  flottera dès aujourd’hui sur la Francophonie.

Quant à la nouvelle Secrétaire générale, on espère que les lauriers qui ont auréolé son compatriote Donald Kaberuka à la tête de Banque africaine de développement (BAD) joncheront son parcours à l’heure du bilan de son premier mandat. Quand on arrive en créant de si gigantesques remous,  les Mille Collines ne devraient pas accoucher d’une souris !

Ahmed BAMBARA

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR