XXe congrès PCC : La Chinafrique a toujours de beaux jours devant elle

XXe congrès PCC : La Chinafrique a toujours de beaux jours devant elle

Depuis le dimanche 16 octobre, se tient à Pékin le XXe congrès du Parti communiste chinois (PCC) sous le magistère de Xi Jinping, secrétaire général, chef suprême des armées et chef de l’Etat.

Un raout politique qui est suivi par toute la planète non seulement à cause du gigantisme en tout de la Chine, mais du curseur géopolitique qui joue au majong à travers la situation en Asie pacifique, la guerre Russie-Ukraine, la conjoncture économique. Défi sanitaire et problèmes internes ont traversé le long discours de Xi Jinping, sans oublier ceux économiques.

Et s’il y a aussi un continent qui suit cette réunion statutaire qui regroupe plus de 2 300 congressistes, c’est que depuis plusieurs années maintenant, le grand Dragon a pris pied en Afrique : infrastructures routières et hospitalières, agriculture, mines … la Chine est dans tous les domaines.

Evidemment, la Chine qui est devenue quasiment le premier coffre-fort de l’Afrique, qui prêtait sans compter, même si situation internationale oblige, elle a réduit la voilure ces dernières années. Mais si la Chine a aussi séduit, c’est par son pays à 2 systèmes avec sa «pratique de la démocratie différemment), qui conquit beaucoup en Afrique du Sud.

Pour la plupart, c’est assurément aussi cette facilité de prêts sans une kyrielle de conditionnalités qui a fait «tilt». Ainsi, la Chine est grande créancière de pays tels l’Angola, l’Ethiopie, la Zambie, le Kenya, l’Egypte, le Nigéria, le Cameroun, le Ghana …

49 gouvernements africains, leurs entreprises publiques et 5 organisations multilatérales, régionales ont bénéficié de 1 188 engagements de prêts de l’ordre de 160 milliards entre 2000 et 2020. C’est énorme !

Des prêts en tendance baissière de l’ordre de 78% et  depuis 2020 justement, seuls 11 pays ont pu obtenir cette mansuétude chinoise, notamment entre autres le Burkina, la RD Congo, le Lesotho, le Rwanda … Le Covid-19 y est pour quelque chose, mais il y a aussi le changement d’approche, et surtout, la difficulté de certains pays à rembourser leurs dettes. Ainsi, on a vu que dès l’avènement du Covid-19, le G20 avait donné un moratoire (et non une annulation) pour ces dettes, prorogé jusqu’en fin 2021 appelé Initiative de suspension du service de la dette (DSSI). Cependant, des créanciers privés, chinois avaient freiné des 4 fers retardant cette initiative.

Des chercheurs de l’université de Boston ont cependant montré que cette baisse des crédits chinois en Afrique pourrait être fugace, car elle est fonction des crises et des risques structurels importants.

Le FMI recommande, faute de pouvoir arrêter cette ruée vers le fleuve Yang Tsè, le FMI recommande aux pays africains à des changements structurels dans les pratiques d’emprunt et des normes de prêt. Au demeurant, le continent a-t-il le choix quand certains ports, des mines sont devenus la quasi-propriété d’investisseurs chinois ?

Et que dire des gouvernements qui tendent la sébile pour des aides additionnelles, et prêts pour grands travaux ? On a beau attirer l’attention du continent sur le risque d’emprunt exponentiel, et la probabilité d’être insolvable à long terme, la Chinafrique semble avoir encore de beaux jours devant elle, car non seulement, elle le peut, et les bailleurs traditionnels ne sont pas non plus bons samaritains. La seule moralité pour les Africains est de faire cet adage de Mao Zedong : «Au lieu qu’on leur donne du poisson, qu’on les apprenne à pêcher»

 

La REDACTION

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