Zéphirin Diabré à l’opposition: «Un pays ne peut pas avoir le loisir de s’asseoir tous les cinq ans, pour se réconcilier…»

Zéphirin Diabré à l’opposition: «Un pays ne peut pas avoir le loisir de s’asseoir tous les cinq ans, pour se réconcilier…»

Le ministre d’Etat chargé de la Réconciliation nationale, Zéphirin Diabré, était au siège du Chef de file de l’opposition politique au Burkina (CFOP-BF), le vendredi 16 avril 2021, où il a rencontré les responsables des partis politiques affiliés à l’opposition avec à leur tête, Eddie Komboïgo. La réconciliation nationale était au cœur des échanges.

Dans le cadre des concertations qu’il a engagées depuis sa prise de fonction à la tête du ministère chargé de la Réconciliation nationale et de la Cohésion sociale, l’ex-chef de file de l’opposition politique, Zéphirin Diabré, a rencontré les responsables des partis membres de l’opposition, le vendredi 16 avril 2021. Il a effectué ce déplacement pour nourrir de sa compréhension de la réconciliation nationale et aussi recueillir les avis des uns et des autres sur le sujet, afin de mieux façonner la feuille de route qui dans un horizon à court terme, doit mener au forum national de la réconciliation, a-t-il indiqué.

Ce forum, de sa conviction, sera un instant solennel qui permettra aux Burkinabè de se réconcilier, mais aussi de se doter d’instruments qui vont permettre de régler les différends qui les opposent. Si on s’en tient à ses dires, les échanges avec l’opposition étaient de haut niveau et se sont déroulés dans la cordialité et étaient plein d’enseignements. C’est donc satisfait des échanges, que le ministre en charge de la Réconciliation nationale déclare avoir pris un certain nombre de notes et rassure que le contact sera gardé avec l’opposition. Il espère que le CFOP de son côté continuera à mener la réflexion sur la réconciliation, car la question de la réconciliation nationale est une question à laquelle il va falloir s’atteler, afin de trouver des réponses idoines et adéquates ; «puis qu’il ne va pas de nous-mêmes, de nos égaux et de nos intérêts, mais de l’avenir de notre pays», souligne-il.

Il déclare à cet effet : «Un peuple qui est divisé par les souhaits jaloux, n’est pas un peuple qui avance. Par contre, un peuple qui arrive à tourner les pages tumultueuses ou sombres de son histoire, est un peuple qui se donne les forces pour affronter les défis que le temps présent lui réserve, mais surtout pour construire une Nation à léguer à la postérité». C’est donc dans cette démarche que s’inscrit le premier des Burkinabè qui lui a confié cette mission de réconciliation indique le ministre. Si de par le passé, il y a eu des actions dans ce sens, Zéphirin Diabré qui affirme que la présente démarche est la troisième, espère qu’elle sera la bonne. «Un pays ne peut pas avoir le loisir de s’asseoir tous les cinq ans, pour se réconcilier. Cela veut dire que c’est un pays qui ne sait pas où il va», soutient-t-il.

Zéphirin Diabré sera très vite rassuré par l’actuel Chef de file de l’opposition politique, Eddie Komboïgo qui déclare : «nous-nous donnons l’obligeance de nous retrouver entre membres du cadre de concertation pour réfléchir et voir comment nous pouvons l’accompagner pour que sa mission soit un succès». C’est un impératif selon lui, «car le peuple burkinabè attend beaucoup de cette réconciliation et nous n’avons pas le droit d’échouer», soutient-t-il. D’après lui, l’opposition a conscience de l’importance de la réconciliation pour le Burkina Faso qui a subi de nombreuses blessures depuis les années 60 jusqu’à nos jours. Elle veut voir ces plaies cicatrisées afin de regarder l’avenir avec espérance et redonner courage et espoir au peuple burkinabè.

Pour ce qui est des attentes de l’opposition qui sont celles des Burkinabè selon Eddie Kombïgo, il va falloir travailler afin que les politiques ne se regardent plus en chiens de faïence, de même que les populations. Entant que porte-parole de l’opposition, le président du CDP engage la responsabilité de l’opposition, à accompagner le président de l’UPC dans sa nouvelle mission de réconciliation nationale.

Les deux personnalités ont été invitées à se prononcer sur cette question. Pour Zéphirin Diabré, la justice fait son travail. Il indique que c’est un processus qui est connu de tous et sur lequel ni le président du Faso, ni qui que ce soit, ne peut apporter la moindre influence. Il soutient cependant que cela n’empêche que l’on puisse évoquer ou traiter le retour de personnes y compris Blaise Compaoré qui sont aujourd’hui en situation d’exil.

Parlant du Tribunal militaire, une juridiction respectée par le CDP, Eddie Komboïgo a souhaité qu’elle soit indépendante. Pour lui, cette décision de justice, parait paradoxale avec le discours politique qui est servi actuellement. Etant donné que le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir exécutif, il espère que l’exécutif ne va pas influer sur le judiciaire, et que chaque pouvoir fera son travail en toute indépendance.

Thierry KABORE

 

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR