Zone Franc : L’UEMOA et la CEMAC doivent-elles battre monnaie ?

Zone Franc : L’UEMOA et la CEMAC doivent-elles battre monnaie ?

Le 13 avril dernier, à Brazzaville, dans la capitale congolaise, les grands argentiers de la zone franc ont tenu un conclave où il était question de la santé économique et financière de la zone franc et des Comores. C’est un secret de polichinelle d’affirmer que depuis des mois, le débat achoppe sur ce franc CFA, ou plutôt sur son arrimage à l’Euro.

Les pro et anti décrochage s’affrontent, souvent par des actions d’éclat, tel l’activiste Kemi Seba qui est allé jusqu’à brûler un billet de 5 000 FCFA. En lame de fond, il y a 50% des réserves de l’Afrique qui sont au Trésor français et qui garantissent beaucoup de choses, notamment le taux de convertibilité, lors des échanges commerciaux, et la stabilité financière de la zone, comme l’a rappelé Bruno Lemaire, le ministre français de l’économie à Brazzaville. La question nœudale qui taraude bon nombre d’Africains et pas seulement l’Africain Tartempion, mais même certains dirigeants tel le président tchadien, Idriss Déby est la suivante : ne faut-il pas que l’UEMOA et la CEMAC battent monnaie, pour se détutelariser de la France ? Au-delà de la récupération politique, il y a réellement, une vraie problématique dans la relation CFA-Euro, surtout dans un monde, où par exemple, le Yen a souvent détrôné le dollar, où les horloges économiques ne sont plus tournés vers le Potomac, mais le Yong Tsé… mais les débats sont souvent biaisés, car exhiber la création d’une monnaie africaine, sans parler, de ce que les pays feront avec, c’est se mentir à soi-même.

D’abord, les économies des Afriques (puisqu’il n’y a pas une Afrique mais 54) sont disparates. Rien qu’au Congo-Brazza où s’est tenue cette réunion de la zone franc, la moitié de la dette (120% du PIB) a été cachée au FMI, et comparativement l’UEMOA et la CEMAC ne jouissent pas de la même santé et de la même crédibilité. Et encore l’idée d’une monnaie unique, qui fait déjà son chemin au sein de la CEDEAO qui table sur 2020, risque de se heurter à l’écueil du Nigéria qui a son franc fort le Naira, et qui n’est peut-être pas prêt à servir de vache à lait aux autres pays. De même, on a la vague impression que ceux qui pérorent sur le CFA n’en maîtrisent pas totalement les arcanes. Si effectivement, cette sorte de protectorat se fait sentir dans le rapport Euro-CFA, l’avenir de notre monnaie doit se discuter sereinement et c’est ensemble que les Africains doivent prendre la décision. Battre monnaie ? Des pays qui … s’y sont risqués sont dans la misère crasse ! Laissez le statu quo ? Les générations montantes l’acceptent mal ! Réflexion !

La Rédaction

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