Il a fallu de peu qu’il soit défenestré de ce poste de dauphin de Macky Sall à cette présidentielle du 24 mars au Sénégal. En effet, on a beaucoup ergoté sur ses peu de chances d’être au 1er tour de ce scrutin, et certains même parlent de sondages qui évoquent son élimination dès le premier round.
Est-ce cette perspective qui a fait que Macky Sall voulait reporter le vote afin de mieux outiller, celui qui est un fidèle compagnon de Macky mais qui manque de relief politique, et présenté comme un militant de la 25e heure au sein des Apéristes, est pour un training accéléré, ou pour le remplacer que le président sortant a voulu rebouler le vote ?
En tout cas pendant quelques jours, lui et son candidat-premier ministre ont eu une brouille passagère. Laquelle semble derrière eux, puisqu’il bat campagne au nom de la coalition Benno Bokk Yakaar !
Avant-hier, il était à Guediawaye et d’autres localités périphériques de Dakar et aujourd’hui, il continue une campagne où il possède tout de même plus de moyens que les autres candidats.
En effet, il est le candidat du pouvoir, et quoique sa désignation ait provoqué une hémorragie avec le départ de certains bonzes de l’APR, aujourd’hui Benno Bokk Yakaar est en ordre de bataille pour que Amadou Ba, sorte victorieux de ce combat des urnes !
Une élection imperdable pour Amadou Ba ? Oui et non ! Oui, si l’on se convainc qu’il a toute la machine électorale du pouvoir, ses relais, ses moyens, ses hommes, et que Macky Sall, même écorné par l’épisode du report du 3 février, pourrait reporter la prime au sortant sur ce dauphin, qui porte désormais le destin de Benno Bokk Yakaar ! La coalition a intérêt à ce que Amadou Ba soit au pire au 1er tour, au mieux de l’emporter un coup KO (improbable avec 18 autres). Tout sera donc mis en œuvre pour que donc ce candidat que certains présentent comme celui par défaut à la lumière de ce qui s’est passé, tout sera activé pour que Benno Bokk Yakaar garde le pouvoir.
Non, car si Benno est gagné par ce syndrome machiavélien (conserver le pouvoir), la configuration actuelle du landerneau politique, les courants centrifuges au sein de la coalition pour ne pas dire les querelles (quand le chef par chacun se sent vice-vizir), la brièveté de la campagne électorale, et aussi l’absence de ce potentiel allié qu’est le PDS, même si depuis Doha, Karim Wade peut donner un Ndjiguel (consigne de vote) tout ceci sont des facteurs handicapants pour Amadou Ba. Et il devra d’ailleurs, du moins Benno devra crapahuter dur pour que ce candidat dont ses adversaires ne vendent pas cher sa peau, la coalition a intérêt à pallier tout ce qui pourrait faire mordre la poussière à Amadou Ba.
Une des équations est d’ailleurs si Amadou Ba est au second tour, est-ce sur lui que des reports de voix doivent être faits ou sera-t-il un faiseur de roi ? Réponse le 24 mars qui s’approche dangereusement et inéluctablement !
La REDACTION
COMMENTAIRES